SEMAINE SOLO À TENERIFE : UNE TERRE DE CONTRASTES MÊLÉE À DES RENCONTRES INOUBLIABLES
- Angélique Bernard
- 21 mai 2020
- 6 min de lecture
J’avais toujours eu une image plutôt mitigée des îles Canaries, avec ce côté tourisme de masse, côtes dégradées, intérêt environnemental mineur,… Et bien j’ai littéralement revu mon jugement à ce sujet ! L’ouverture d’esprit, la curiosité et la découverte de nouveaux horizons, c’est aussi ça les voyages.
Ardi est celui qui vise toujours plus loin, sage est celui qui revoit son jugement.
Il s’agit là de ma première véritable expérience de voyage en solo qui fut particulièrement riche en rencontres et en amitiés et me donna l’envie de poursuivre mes périples individuels.

LA COSTA ADEJE
La tortuga… le nom de mon auberge de jeunesse et aussi le vivier de formidables personnes et personnalités. Je fais rarement la promotion d’un hébergement, mais j’ai tellement aimé cet endroit que j’ai eu envie de le partager. Entre le barbecue convivial du mercredi soir, la localisation proche de toutes les commodités (plage, centre-ville,…) tout en étant également au calme avec la possibilité de se garer facilement dans la rue, les petits déjeuners délicieux (crêpes et pancakes fait maison tous les matin), la piscine et surtout les saisonniers géniaux et aux petits soins, aucune raison de ne pas succomber. D’autant qu’avec le recul et les nombreux autres « hostels » que j’ai pratiqué, je peux vous affirmer que j’ai rarement connu pareil endroit cumulant toutes ces qualités.
Mon arrivée en soirée m’a permis de chausser les baskets pour aller faire un running le long de la côte, afin d’avoir un premier aperçu de mon environnement de la semaine. C’est donc au coucher du soleil que j’ai découvert la Costa Adeje, en traversant d’abord la myriade d’hôtels de luxe et de restaurants, avant de rejoindre la plage principale, encadrée par un immense rocher plongeant dans la mer. Plus loin, en dépassant les cairns d’obsidiennes, je reste stoïque devant le spectacle qui s’offre à mes yeux, imprégnant immédiatement ma rétine… Un coucher de soleil iridescent plongeant dans l’océan, et irriguant de ces derniers rayons, une plage de rochers noirs, sublime !!

Rien de mieux qu’un petit run au coucher du soleil !!
LE SECTEUR DE GRANADILLE DE ABORA ET SES VILLAGES CÔTIERS
Une petite balade matinale, en ce joli mois d’octobre (rappelons qu’il fait une moyenne de 25 degrés à l’année aux Canaries…), pour admirer la vie locale et s’imprégner de la culture. Ici, tout est incroyablement paisible, je n’ai d’ailleurs croisé quasiment aucun touriste (ils faisaient peut-être la grasse matinée ?!! Mdr), et j’ai pu profiter des environs comme si j’avais toujours vécu ici. Une sensation très agréable

TRAIL DANS LES GORGES DE MASCA
En prenant la route de Masca par l’océan, j’ai eu l’immense chance d’apercevoir un jeune dauphin et sa mère à quelques mètres du bateau. Émouvant ! On y découvre aussi Los Gigantes, ces fameuses falaises qui s’élèvent fièrement dans l’océan.
Los Gigantes, à 600 m de hauteur !
Une fois remise de ces émotions, je préparais me jambes à un aller-retour en trail dans le canyon… Une épreuve d’environ 3h30, pauses photos incluses. Il s’agit d’une véritable oasis de fraîcheur et de verdure, la végétation étant très variée et passant du cactus aux bambous ! L’intervention humaine a d’ailleurs dû jouer un rôle dans ce décor… J’ai même eu l’occasion de savourer une petite pause sur la coquette plage de sable noir avant de reprendre la navette me ramenant au port de Puerto de Santiago. Je recommande fortement cette balade qui peut également se faire en marchant et sans aller/retour (prévoir un taxi).
SOIRÉE DÉTENTE AU PIED DE LOS GIGANTES
Retrouvaille avec 2 amis lituaniens pour admirer le coucher de soleil s’animer sur les falaises et partager un petit moment de détente – bière à la main – sur la playa de Los Gigantes. Il s’agit d’une plage de sable gris, très calme et agréable, mais sa principale particularité reste la vue directe sur les géantes.
L’ASCENSION DU TEIDE DE NUIT – 3 800 M
L’ascension de ce volcan était l’un de mes objectifs prioritaire de ce séjour, d’autant qu’il fallait effectuer le trajet de nuit, donc avec un départ à 2h du matin – lampe frontale bien ajustée – afin de vivre l’émotion du soleil levant sur Tenerife et pouvoir redescendre pour passer le poste de contrôle avant 8h du matin. Situé en plein cœur de l’île, le site est fabuleux : paysages lunaires, roches colorées par les différentes teneurs en minéraux, promontoires, … Digne d’un film de science-fiction.
Pour ceux qui souhaitent plus de flexibilité (et de confort !) lors de cette ascension, il existe 2 autres alternatives : – Réserver une nuit dans le refuge Altavista situé plus haut (3 260 m) et faire ainsi l’ascension en 2 temps : un gain de sommeil et d’énergie. Par contre, il faut réserver à l’avance (au moins 2-3 mois avant), car il affiche très rapidement complet, vu qu’il ne dispose que de 54 couchages. Vous obtenez en outre une autorisation (permis) qui « légalise » votre descente plus tardive au poste de contrôle. – Prendre le téléphérique qui vous emmène directement à proximité du sommet (3 555 m).
Parc national du volcan Teide… Un paysage lunaire
Evidemment, étant adepte des challenges sportifs, j’ai préféré choisir la solution la plus éprouvante, mais aussi la plus valorisante et stimulante à mes yeux.
J’ai ainsi débuté mon parcours nocturne (aventure même !) au parking de la Montana blanca (route TF-21) situé à 2 347 m d’altitude, avec pour objectif le sommet, culminant à 3 718 m – Soit 1 370 m de dénivelé positif cumulé (et autant en D- pour le retour). Au passage, il s’agit du plus haut sommet d’Espagne, classé au patrimoine mondial de l’Unesco
Plutôt en forme au départ, malgré le froid ! (#sourire crispé)
J’ai mis 4h30 à l’atteindre, malgré les conditions rigoureuses et mon équipement de fortune (aucun bâton, 2 petites couches de protection et 1 collant d’été – Ne faites surtout pas comme moi, c’est totalement inconscient). Malgré, les 9 km ardus qui me séparaient du sommet (la pente est assez raide), j’ai été incitée à accélérer très sensiblement le pas pour contrer le vent violent et le froid qui s’abattaient sur moi au niveau du sentier « Telesforo bravo ». Une seconde erreur, cumulée à la faible protection thermique, qui m’a valu une hypothermie.
En effet, je suis arrivée au alentours de 6h30 au Teide, le soleil n’étant cependant pas levé, j’ai dû patienter à 5 degrés (ressenti proche de 0), pendant plusieurs longues minutes. Le vent m’infligeait ses vilaines morsures à chaque rafale ! J’ai fini par m’évanouir, après une sensation d’extrême fatigue et des picotement dans les extrémités. Par chance, un groupe d’italiens ayant assisté à la scène m’ont secourue à coup d’écharpes et de couverture de survie – merci à eux – Le comble final : la vue était couverte de nuage, et je n’ai donc pas pu assister au spectacle que j’attendais.
A 7h30, j’étais sur mes jambes, prête à repartir en trail (je devais absolument passer le poste de contrôle avant 8h, ne disposant pas de permis…). La descente fut beaucoup moins éprouvante et même salvatrice, puisqu’elle m’a permis de me réchauffer, tout en découvrant le splendide paysage que je n’avais pas pu voir en montant de nuit. Les nuages s’étaient même dissipés, m’offrant la douce joie de profiter des rayons du soleil et d’admirer le camaïeu de couleurs ocres. Une jolie épopée et parenthèse aventureuse dans ce séjour !
Entre temps, mon ami Augusto m’avait prêté son blouson à mi parcours. De quoi me réchauffer encore davantage et partager l’autre partie de la descente avec lui.
DU PARC NATUREL JUSQU’À VILAFLOR
Pour le reste de la journée, j’ai retrouvé mon amie israélienne, afin de visiter le reste du parc naturel du Teide – une partie tout du moins, car il s’étend sur presque 190 km² (Augusto devait travailler à l’auberge). Les paysages étaient toujours aussi spectaculaires, à tel point que l’on se sentait minuscules face à cette puissance de la nature : espaces ouverts à perte de vue, volcans, concrétions rocheuses, vallées colorées, zones lunaires, …

Une mention spéciale pour le blog « Mi-fugue, mi-raison », qui parle du sujet de manière très précise, avec de superbes photos.
ENTRE INITIATION AU SURF & DÉCOUVERTE DES MONTAGNES DE L’ANAGA
Le lendemain matin, nous étions inscrites à une session surf (c’était ma 1ère initiation), en vue de découvrir Tenerife autrement.
Après une démonstration au club des mouvements de base par notre prof : pompe, lever, sur pied ! (pas aussi simple une fois sur l’eau, évidemment), nous voici parties, planche sous le bras (comme on pouvait en réalité, vu que c’était des longboards en mousse de plus de 2 mètres) en direction du spot, à 2 minutes à pieds du shop. Les vagues étaient légères, ce qui me rassura un peu. Je n’avais pas encore vu que le fond était couvert de rochers (j’ai regretté nos plages girondines… Ahhh le sable). Un démarrage laborieux, avec le prof qui poussaient nos planches, puis quelques petits succès. Pour info, les 2h de surf coûtaient 35€.
L’après-midi était plutôt orienté visite de la partie est et nord de l’île, où j’ai été incroyablement surprise de découvrir une magnifique forêt dans les montagnes de l’Anaga. La végétation changeaient radicalement des paysages désertiques de la côte sud et du centre volcanique, débouchant ainsi sur une côte sauvage et une océan tumultueux. Un contraste aussi saisissant, qu’inattendu ! Pour ne rien gâcher du lieu, on y mange aussi très bien
Si je devais résumer cette île, je dirai que c’est une terre de contrastes, qui rassemble de nombreux espaces sauvages et majestueux. Si vous passez par les Canaries, louez une voiture et partez à la découverte de Tenerife, vous ne serez pas déçus !
EPILOGUE…
« Un grand merci à tous mes amis, Vytas, Mantas, Augusto, Sylvana,… Et tous les saisonniers de l’auberge. See you soon sur d’autres périples, comme cette heureuse coïncidence à Malte, avec Vytas ou encore ce déjeuner à Paris avec Augusto ! »
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